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Les fascias

Les fascias, c’est quoi?

Gros plan sur notre tissu fascial. Un article plein de photos, d’ouvrages de référence et une merveilleuse vidéo. Vous deviendrez incollable sur les fascias.

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Omniprésents dans l’organisme, les fascias sont des membranes qui recouvrent l’ensemble des structures du corps et les relient entre elles. Sont concernés muscles, crâne, os, organes, viscères, vaisseaux, cellules… Ils sont les supports de votre globalité anatomique aux propriétés biomécaniques (mouvement, énergie) et biologiques (activité cellulaire, protection des organes vitaux, système immunitaire). Un traumatisme physique, psychologique, ou émotionnel peut par conséquence déséquilibrer tout l’édifice. Il s’inscrit alors dans votre corps (somatisations), entraînant douleurs, dysfonctionnements et pathologies.

Définition

Un fascia (prononciation : \fa.sja\) est une membrane fibro-élastique qui recouvre ou enveloppe une structure anatomique. Il est composé de tissu conjonctif très riche en fibres de collagène. Les fascias, de par leurs propriétés visco-élastiques notamment, jouent un rôle biomécanique essentiel ; ils sont aussi connus pour être des structures passives de transmission des contraintes générées par l’activité musculaire ou des forces extérieures au corps.

Il a également été montré qu’ils sont capables de se contracter et d’avoir une influence sur la dynamique musculaire et que leur innervation sensitive participait à la proprioception et à la nociception (ils sont plus riches que le muscle en terminaisons nerveuses impliquées dans la sensation de douleur).

La teneur en eau des fascias et l’acide hyaluronique jouent un rôle dans leur souplesse et fonctionnalité.

et historique

Le nom fascia, en latin, signifie « bandelette ». En 1799 Xavier Bichat publie une première étude anatomique des fascia sous le nom de membranes. Dans son introduction, il constate : « les membranes n’ont point été jusqu’ici un objet particulier de recherche pour les anatomistes ». 

En 1858, Henry Gray propose la définition suivante du fascia : « une masse de tissu conjonctif assez importante, visible à l’œil nu et dont les fibres sont entrelacées ».

La technique chirurgicale du lambeau permet d’utiliser certains fascias en chirurgie. On peut utiliser aussi des fascias pour reconstruire un tympan crevé dans l’oreille (myringoplastie). On peut aussi greffer des fascias, avec un cœur par exemple.

Plus récemment, on a montré que certains messages biochimiques (hormonaux, y compris émis en condition de stress émotionnel), provoquent la contraction des fascias de manière indépendante des stimuli musculaires ou nerveux.

Les fascias vus de prêt

Une personne n’est guère différente d’un pamplemousse dans sa construction. La peau de celui-ci ressemble beaucoup à notre peau. Elle est conçue pour échanger avec le monde extérieur. L’écorse ressemble au “costume de graisse” que nous portons tous, représenté ci-dessous par cette dissection. Une paroi sépare chaque segment du suivant comme nous le voyons lorsque nous coupons le pamplemousse en deux. Mais si nous le pelons et que nous séparons les quartiers, nous réalisons que ce qui semble être une seule paroi est en réalité double. Une moitié va avec chaque quartier. Les septums (parois) intermusculaires sont constitués de la même façon. (Copyright Anatomy Trains, Thomas W. Myers)

Une extraordinaire dissection en une seuke pièce de la couche aréolaire/adipeuse du fascia superficiel. Cette image n’inclut pas la couche dermique de la peau, mais elle inclut la graisse, la matrice de collagène autour de la graisse et les nombreux leucocytes présents au niveau histologique. Nous voyons ici le spécimen entier du donneur. Cette couche fasciale vue comme un organe quasi autonome, s’apparente un peu à l’écorce du pamplemousse représentée ci dessus. (Copyright Gil Hedley, 2005)

Dissection par Laboratories of Anatomical Enlightenment. Il existe une “continuité myofascial ” entre le dentelé antérieur et l’oblique interne. Le “méridien myofacial” est en réalité une portion interconnectée de ces voies tendineuses et musculaires connectées.
Grossissement du myofasci, cela ressemble à de la "barbe à papa". Représente le tissu collagène endo- et périmysial.

Grossissement du myofascia : la “barbe à papa”représente le tissu collagène endo- et périmysial.

Copyright ZDF 2017

Fascias grossis plusieurs fois. Les fibrilles creuses, qui créent un ensemble de gréements et de voiles. Aspect transparent et collant.

Vue au microscope. Les fibrilles creuses, collantes, élastiques en interaction réactive permanente avec les vacuoles. Elles créent un ensemble de gréements et de voiles qui change à chaque traction ou mouvement venu de l’extérieur.

Fascias vus au microscope. Fibrilles creuses, deux files transparents ponctuées de gouttelettes transparentes, comme des gouttes de miel translucides.
Copyright ZDF 2017
Fascias au microscope. Aspect d'alvéoles, ou bulles de savon transparentes, ou même de morve.

Les fibrilles, faites de collagène et d’élastine construisent par leur croisement des microvacuoles remplies de gel hydrophile.

Copyright ZDF 2017

Les alliés cachés de notre organisme Les fascias ARTE – vidéo

Gros plan sur notre tissu fascial, qui entoure à la manière d’un bandage à la fois dense et irrégulier les éléments composant notre corps: Nos organes, nos muscles, nos os. Cet organe méconnu et vital suscite parmi les chercheurs en médecine un intérêt et un espoir croissants. Visibles à l’échographie, sensibles à l’acupuncture et à la pression manuelle, facilement endommagés par le stress et l’inaction physique. Les fascias pourraient en effet se révéler l’origine méconnue de nombreuses pathologies, dont les douleurs dorsales, qu’elles soient chroniques ou non. L’approfondissement des connaissances en la matière est donc susceptible d’ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques, y compris dans la lutte contre le cancer.

Ouvrages et liens de référence

Couverture du livre Anatomy trains de Thomas W. Myers.

Cette première édition en langue française du best-seller mondial, Anatomy Trains®,va transformer et éclairer votre perception des réseaux myofasciaux. Anatomy Trains® : concepts et philosophie L’étude traditionnelle de l’anatomie met l’accent sur les muscles – considérés de façon individuelle – et reliés par chacune de leurs extrémités d’un os à l’autre. Anatomy Trains® élargit cette approche et révolutionne les concepts traditionnels. L’ouvrage met l’accent sur le principe d’intégrité et de continuité corporelle fonctionnelle exercé au sein du réseau myofascial. La métaphore est simple : le réseau myofascial fonctionne à l’image d’un réseau de voies ferrées. Stabilité, contrainte, tension, fixation, résilience et compensation posturales sont toutes distribuées selon des lignes corporelles.

Le fascia, le tissu biologique qui entoure les muscles, les os et les organes, joue un rôle crucial dans la mobilité et la stabilité du corps. En apprenant à travailler intelligemment sur les différents tissus fasciaux, un thérapeute manuel peut aider à améliorer de nombreux états chroniques, apportant souvent un soulagement immédiat et durable de la douleur, et réduisant les tensions qui contribuent à limiter le mouvement. Les auteurs montrent qu’approcher les restrictions fasciales demande « un œil différent, un toucher différent et des techniques spécifiques au tissu ». Incluant les résultats de la recherche actuelle sur le traitement du fascia et du myofascia, ils offrent au lecteur des méthodes d’examen sophistiquées pour explorer les relations entre structure anatomique et fonction, faisant de cette édition mise à jour un guide essentiel pour donner des traitements efficaces et créer un changement systémique dans la posture et la fonction des patients.

Bibliographie
  • Serge Paoletti, Les Fascias : rôle des tissus dans la mécanique humaine, Vannes, Sully, 2002, 245 p.
  • Myers, T. W., & Hillman, S. K. (2004). Anatomy trains. Primal Pictures Limited. lire en ligne
  • (Anglais) Mike Benjamin, « The fascia of the limbs and back – a review », Journal of Anatomy, vol. 214, no 1,‎ janvier 2009, p. 1–18 lire en ligne )
  • (Anglais) Robert Schleip, Thomas W. Findley, Leon Chaitow, Peter Huijing, Fascia: The Tensional Network of the Human Body, Elsevier Health Sciences, 2013, 566 p.
  • Carla Stecco, Atlas fonctionnel du système fascial humain – Grand Format, Tita Éditions, 2020, 289 p.

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